Trois musiciennes aguerries au style baroque interprétent quelques trésors du répertoire allemand de musique de chambre avant Bach, notamment ces sonates en trio de Buxtehude, petites formes concentrées explorant chacune les couleurs de la gamme. Elles portent le mouvement et la danse en explorant des contrastes imprévus, riches d’expressivité. Apparentés à l’improvisation, ces passages soudains d’une humeur à une autre, typiques du Stylus Phantasticus, font parcourir des sentiments opposés au sein d’une même pièce et l’on s’étonne de la force du compositeur qui donne à ces pièces une unité cohérente.
La chanson La Monica remonte au XVIIème siècle, mais son thème est sans doute bien plus ancien. La chanson est aussi connue avec des paroles en français sous le titre Une jeune fillette, publiée pour la première fois dans le recueil de chansons de Jehan Chardavoine en 1576. Comme d’autres, l’air a voyagé pour servir de base à de nombreuses compositions qui le citent comme thème de départ. Ici, dans la pièce de Böddecker, les variations nous emportent progressivement loin du thème initial et mélancolique attaché aux paroles d’une jeune fille suppliant de désespoir qu’on ne la mette pas au couvent qui l’arracherait à son amour.
Le programme
Dietrich Buxtehude (1637?-1707)
Sonata VII en Fa Majeur BuxWV 265,
Sonata III en sol mineur BuxWV 261,
extraites des Sept sonates pour violon, viole de gambe, basse continue (Lübeck : J. Widemeyer, 1696)
Philipp Friedrich Böddecker (1607-1683)
Sonate sopra La Monica, en sol mineur, à l’origine pour basson et basse continue
Sonate en ré mineur pour violon et basse continue (in Sacra partitura –n°13- 1651)
maître anonyme de la deuxième moitié du 17e siècle (Lübeck)
Sonate en ré mineur pour Viole de Gambe et basse continue
Johann Heinrich Schmelzer (1620 ca.-1680)
Sonate n°3 en sol mineur pour violon et basse continue. (extrait des Sonates, 1664.)
Gilone GAUBERT
Violon
www.elisabeth-joye-et-gilone-gaubert.fr/gilone-gaubert
Diplômée du Conservatoire Régional de Bordeaux en piano (1er prix), Gilone Gaubert étudie parallèlement le violon, notamment avec Robert Papavrami, puis Maryvonne Le Dizès au Conservatoire Régional de Boulogne-Billancourt où elle obtient un 1er prix à l'unanimité. Afin de compléter son cursus musical, elle intègre aussi la classe d'accompagnement piano de Solange Chiapparin au Conservatoire de Fontenay-sous-Bois.
Admise dans la classe de violon de Devy Erlih au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSM), elle en sort en 1995 récompensée par le diplôme de Formation Supérieure.
Passionnée par l'interprétation du répertoire de musique ancienne sur instruments d'époque, elle approfondit cette spécialisation auprès de Patrick Bismuth et Christophe Rousset au CNSM de Paris et y obtient en 1998 le diplôme de Formation Supérieure.
Depuis 2005 elle est violon solo de l'ensemble Les Talens Lyriques dirigé par Christophe Rousset avec lequel une solide collaboration s’est créé. Elle a notamment interprété des concertos de Bach et tout récemment, en juillet 2020, Les 4 Saisons de Vivaldi.
Elle joue également avec Les Passions de Jean-Marc Andrieu ou Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre, mais surtout avec sa partenaire complice Elisabeth Joyé, claveciniste et organiste.
Parallèlement, pour faire suite à ses études pianistiques et toujours dans la recherche de l’authenticité d’une interprétation sur instruments d’époque, elle se passionne pour le pianoforte.
Elle a été membre fondateur du Quatuor Ruggieri, actif de 2007 à 2015, quatuor à cordes spécialisé dans le répertoire classique et romantique sur instruments d'époque dont deux enregistrements discographiques dédiés à George Onslow (2012 sous le label agogique et 2015 sous le label Aparté) ont reçu l'accueil très favorable de la presse.
Les Heures du Jour, créé en 2016, est un ensemble spécialisé dans la transcription d’œuvres pour clavier et voix, travail qu’elle effectue avec passion et qui vient d’être vivement salué par les critiques lors de la sortie en février 2020 du CD Winterreise de Franz Schubert, sous le label Muso.
Elle joue sur un violon de Joël Klepal, Paris 2016.
Elisabeth JOYÉ
Épinette
www.elisabeth-joye-et-gilone-gaubert.fr/elisabeth-joyé
Elisabeth Joyé est une figure de l'école française de clavecin. La presse retient d'elle des interprétations d'une grande délicatesse, un art du toucher inégalé, enfin une recherche constante de couleurs et d'expressivité.
Cette science du clavier, elle l'a apprise auprès des grands noms du clavecin : Gustav Leonhardt au Conservatoire Sweelinck d'Amsterdam, Bob van Asperen au Conservatoire Royal de la Haye, Jos van Immerseel au Conservatoire Royal d'Anvers où elle est lauréate d'un 1er prix avec grande distinction.
Après avoir joué pendant de nombreuses années au sein de différents orchestres, Elisabeth Joyé se consacre aujourd'hui essentiellement à la musique de chambre et au récital au clavecin et à l'orgue. Elle a beaucoup enregistré avec orchestre, en particulier avec la Simphonie du Marais (dir. Hugo Reyne), en musique de chambre (Couperin, Bach, Blow, Purcell) et en solo (Bach, Duphly, Fischer).
Également pédagogue recherchée, elle a toujours eu à cœur d ouvrir aux autres sa recherche de « l'Art de toucher le Clavecin», quête en partage «pour arriver à un jeu chantant et expressif» comme l'écrivait Bach dans sa préface aux inventions.
Elle enseigne le clavecin et la basse continue au Conservatoire Erik Satie à Paris, à l École Supérieure de Musique de Lisbonne ainsi que dans des master-classes en Europe, en Amérique et au Japon.
Lucile BOULANGER
Viole de Gambe
Lucile débute la viole de gambe avec Christine Plubeau à l’âge de 5 ans et poursuit ses études auprès d’Ariane Maurette, Jérôme Hantaï et enfin Christophe Coin au Conservatoire national supérieur de Paris.
Elle est lauréate de plusieurs prix internationaux (concours Bach-Abel de Cöthen, Società Umanitaria de Milan ou Musica Antiqua de Bruges).
Très sollicitée en tant que chambriste, elle se produit et enregistre avec Philippe Pierlot, François Lazarevitch, Justin Taylor, Alexis Kossenko, L’Achéron (François Joubert-Caillet)… et rejoint régulièrement de plus grandes formations comme Pygmalion (Raphaël Pichon), Correspondances (Sébastien Daucé), ou Les Talens Lyriques (Christophe Rousset).
Par ailleurs, elle se produit fréquemment en récital, en France comme à l’étranger. Ses deux disques en duo avec le claviériste Arnaud De Pasquale pour le label Alpha (Bach en 2012 puis C.P.E. Bach et Graun en 2015) ont été largement récompensés.
Récemment elle publie un premier opus en solo chez Harmonia Mundi, consacré à Antoine Forqueray et son penchant pour la musique italienne pour violon. Ce disque a été considéré par la critique comme un geste de « libération de la viole ».
-
MURAT - église Notre-Dame-des-Oliviers
Entrée : entre 8 et 12 euros, gratuit pour les moins de 18 ans
Réservation et renseignements – musikart-cantal.com ou
office de tourisme du Pays de Saint-Flour 04 71 60 22 50