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Sam 6 juillet 2019

SAINT-FLOUR
CATHÉDRALE ST PIERRE

Concert Nuit des Églises

 

Programme "Couleurs d'Italie"

Cinq aire d'Alessandro Scarlatti

Le Miserere Mei, Deus de Gregorio Allegri

Le Gloria d'Antonio Vivaldi

Lauriane Nourry - Soprano      +   

Yoanna Crison - Mezzo soprano        +

Nicolas Saunière - Orgue     +

Clément Guillemin - Trompette et direction      +

Le Choeur Santalou      +

Alessandro Scarlatti

Surnommé « l’Orphée italien » par ses contemporains, il est considéré comme le fondateur de l’Ecole napolitaine de l’opéra du XVIIIème siècle.

Alessandro Scarlatti naît, en 1660, de parents siciliens très impliqués dans la vie musicale de Palerme. A 12 ans, il étudie à Rome où l’on suppose qu’il a été l’élève de Foggia et de Pasquini. Au service de la reine Christine de Suède, maitre de chapelle de San Girolamo della Carita, maitre de chapelle à la cour de Naples puis au service du cardinal Ottoboni, il a des contacts avec de nombreux centres italiens et partage ses activités de compositeur entre la cantate, l’oratorio et l’opéra. A l’âge de 23 ans, Alessandro Scarlatti est considéré comme l’un des compositeurs les plus importants de toute l'Italie ; il est très en vogue parmi l’aristocratie napolitaine. Il devient membre de l'Academia Arcadia et compose des opéras pour le théâtre à Naples, rivalisant ainsi avec Venise, capitale de l’opéra. Le Vatican ayant condamné le théâtre lyrique, il se tourne alors vers la musique religieuse et compose sérénades et cantates pour l’église. Il retourne finalement à Naples, y instruit son fils et quelques élèves privés et finit par mourir dans la pauvreté, en 1725, croulant sous les dettes.

L’œuvre abondante d’Alessandro Scarlatti, partiellement révélée, se plie aux styles les plus divers en fonction des époques et des villes où il a composé. Son activité créatrice s’est essentiellement exercée sur deux plans, le théâtre et l’église : opéras, cantates profanes, oratorios et cantates spirituelles, messes, motets…

 

Gregorio Allegri

Gregorio Allegri naît en 1582 à Rome. Les premières informations concernant sa carrière musicale concernent son entrée, en 1591, à l’école de chant S. Luigi dei Francesci (Saint-Louis des-Français), à Rome. Il y reçoit, ainsi que plusieurs de ses frères (parmi lesquels Domenico Allegri), l’enseignement de Giovanni Bernardino Nanino (frère de Giovanni Maria Nanino). Mais, sa voix muant, il ne peut plus assurer la partie de soprano et quitte l’école en 1596. Pendant quatre ans, il étudie alors d’autres matières musicales, dont la composition. Il réintègre ensuite l’établissement, en 1601, en tant que contralto.

Vers 1607, ordonné prêtre et ayant acquis les connaissances nécessaires auprès de Nanino, il quitte Rome pour un poste de maître de chapelle à la cathédrale de Fermo (dans la périphérie des états du Pape), où il restera en service jusqu’en 1621, bénéficiant en contrepartie de son travail d’un bénéfice ecclésiastique.

De retour à Rome en 1628, il passe un examen d’admission à la chorale pontificale de la chapelle Sixtine, le Pape de l’époque, Urbain VIII, ayant remarqué son talent grâce à certains de ses nombreux motets et concertos. Examen qu’il réussit brillamment : il intègre ladite chorale, toujours en tant que contralto, dès le 6 décembre 1629, pour y rester jusqu’à sa mort. Selon Andrea Adami, Allegri fait montre d’un caractère particulièrement agréable et bienveillant.

C’est dans ce climat propice qu’Allegri écrit l’œuvre qui marquera les oreilles pendant longtemps : son Miserere mei, Deus (deux chœurs, neuf voix au total) sur lequel le Vatican de l’époque exerçait un monopole exclusif. La reproduction en était interdite sous peine d’excommunication (seule la Chapelle Sixtine pouvait le faire exécuter, une fois par an, le manuscrit étant gardé au secret). Mais cela ne découragea pas le jeune Wolfgang Mozart, qui, le 11 avril 1770, âgé de 14 ans, écoute (une ou deux fois, selon les sources) et retranscrit quelques heures plus tard cette œuvre relativement complexe.

Allegri meurt à Rome le 17 février 1652. Si Allegri est un homme du passé dans son œuvre vocale, il est l’un des premiers à composer uniquement pour instruments à cordes. Ses pièces instrumentales ressortissent au style concertant du premier baroque.

Antonio Vivaldi

Né le 4 mars 1678 à Venise, Antonio Vivaldi est le fils d’un violoniste lui-même compositeur. Il est l’aîné de 6 enfants. Il est destiné à la prêtrise. Il apprend le violon avec son père qu’il remplace de temps à autre à la basilique. Ordonné prêtre le 23 mars 1703, Antonio souffre d’une maladie, certainement de l’asthme, qui le dispense de dire la messe. Virtuose du violon, il s’adonne alors à la musique.

En septembre 1703, Vivaldi est engagé comme maître de violon à l’Ospedale della Pietà, sorte d’orphelinat pour jeunes filles. Une partie d’entre elles recevait une éducation spécifiquement musicale et il est incontestable que certaines avaient beaucoup de talent. De très bons concerts y sont donnés régulièrement. Il y est nommé maître de violon puis maître de composition.

Ses talents de violoniste et de compositeur le font connaître dans tous les milieux de Venise, plaque tournante de la musique européenne. La popularité de Vivaldi s’est maintenant étendue au-delà de l’Italie. À partir de 1718, Vivaldi entame une longue période de voyages pour répondre à des commandes du Nord de l’Italie. Il reste néanmoins attaché au service de l’Ospedale et y officie à chaque retour. De 1718 à 1720, il est à Mantoue. De 1723 à 1725, il est à Rome où il passe plusieurs saisons et a deux fois l’occasion de jouer devant le Pape. De 1726 à 1728, il séjourne pour la deuxième fois à Venise. Il aura là l’occasion de se consacrer au théâtre. Sa popularité est au zénith. Il compose son opus 8 dans lequel les Quatre Saisons font un triomphe à travers l’Europe y compris à Paris en 1725.

Après avoir quitté Venise , il fait un passage à Dresde où il joue les fameux "concertos de Dresde", dont l’instrumentation est particulièrement recherchée puis gagne Vienne en 1740 où il espère faire jouer ses opéras et gagner les faveurs de l’Empereur Charles VI. Malheureusement, celui-ci décède avant son arrivée : son deuil interdisait toute représentation.

Sans protecteur ni ressources assurées, Vivaldi meurt à Vienne le 28 juillet 1741 pauvre et presque oublié de tous. Néanmoins il a droit à une messe de requiem en la cathédrale de Saint-Étienne dans laquelle chantait, parmi les chœurs, le jeune Joseph Haydn.

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